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Kilomètres: 119km, Pédalage: 7h28, Moyenne: 15,81km/h, Camping: 14,60 €

Lever vers 6h15, départ vers 7h40. Aucune condensation sous la tente :-) Assez inhabituel pour être relevé. En revenant des sanitaires, j’aperçois mon voisin de palier qui dort à même le sol, saucissonné dans une espèce de toile de parachute jaunâtre…. La vache ! J’espère qu’il a plus efficace pour se protéger quand il pleut parce qu’il ne va pas survivre :-( Je me rassure en me disant qu’il est arrivé à l’arrache hier soir tard et qu’il était trop crevé pour monter sa tente…
Début tout en douceur le long du canal latéral à la Loire, et après, que des côtes, de la flotte et du vent de face dans le bocage bourguignon. Avec du soleil tout de même en fin de journée.
J’ai maudit la région Bourgogne toute la journée. Un peu plus que de raison, certes, mais c’est comme ça quand je suis en mode rentre-dedans pour pédaler : il me faut un os à ronger ;-) Une chose est certaine : si vous êtes accompagnés d’enfants ou n’êtes pas habitués à appuyer fort sur les pédales, ne pensez même pas à parcourir ce tronçon ; faites comme les autres : prenez le train ! Bon, ceci dit je me suis peut-être un peu trompé de temps à autre… mais pas tant que ça quand même (enfin j’espère).
À court d’eau, j’interpelle un vieux monsieur qui s’affaire dans son jardin. « De l’eau potable ? » me demande-t-il, « Euh, oui, pour boire quoi... ». Croit-il que j’ai une subite envie de laver mon vélo là tout de suite dans les bosses ? Il remplit mon bidon d’eau bien fraîche. « L’eau, ça fait les jambes » me dit-il. Merci m’sieur ! Enfin, là j’aurais plutôt bien envie d’ailes.
Nous échangeons quelques phrases : « Vouvray ? Ah oui, les jardins ! ». « Il y a des jardins à Villandry, oui... ». « Oui, c’est ça, oui, Villandray ! Nous y sommes allés en voyage organisé, je connais bien ! Ça me parle ! ». Je repars après quelques encouragements (l’homme connaît sa région).
Après cinq bonnes heures de pédalage je trouve enfin un endroit pour déjeuner. Marrant : c’est exactement ici et à cette même table que nous nous étions arrêtés il y a dix ans. Par contre, à l’époque nous n’avions pas trouvé le robinet d’eau, qui est bien caché derrière un grand bâtiment, et la table n’était pas encore vermoulue.
Comme tous les ans je suis complètement passé à côté du 15 août, et j’ai oublié de faire des provisions hier ! Je n’ai trouvé qu’une boulangerie in extremis en fin de matinée à 12h15, et ils ne faisaient plus de sandwichs. Je me suis rabattu sur un croissant et un muffin à la myrtille (que je garde pour ce soir).
Après avoir déjeuné, je continue dans les bosses, jusqu’à la voie verte qui mène à Chagny. Je voulais faire étape à Châlon-sur-Saône mais finalement non ;-)
Sur la voie verte, je croise un drôle complètement bourré qui pédale en mode grenouille ou crabe, c’est assez imprécis. Il arrive dangereusement vers moi. Une fois à ma hauteur, il essaie de me regarder méchamment et pousse ce qui, j’imagine, se veut être un bêlement. Je lui réponds, pour rire, en beuglant de tout mon coffre ! Un coup d’oeil dans le rétro pour voir comment il réagit et… je vois le vélo vaciller et mon gars aller tout droit se planter dans le fossé, les quatre fers en l’air. Une vraie vignette de BD :-) Je continue prestement, il s’en remettra bien un jour après avoir cuvé. Heureusement pour lui, il est tombé du bon côté. Les canaux, ça ne pardonne pas quand on n’a pas les yeux en face des trous :-(
Quelques dizaines de mètres plus loin, des pêcheurs m’interpellent : « T’as pas vu un type bourré à vélo ? ». Je m’arrête pour leur expliquer ce qui vient d’arriver. Ils éclatent de rire. Un rire « jaune ». Ils sont aussi pleins que l’autre, qui vient tout juste de trinquer avec eux… Ils me proposent la même formule. Je refuse poliment et passe mon chemin.
À hauteur de Chagny, je sors du canal pour descendre jusqu’au camping. Il est 16h30 quand j'y arrive. Encore une défaillance de ma mémoire, mais en 2009 nous nous étions également arrêtés ici… Décidément, c’est vraiment un pèlerinage ! Il y a dix ans, nous avions payé 12,70€ pour deux cyclos et deux tentes. Aujourd’hui, c’est presque 15€ pour un cyclo. Les temps changent…
Pratique : ils ont une douche (une seule, hein, faut pas pousser) dans laquelle il y a un lavabo et une prise. Certainement grâce à la mise aux normes handicapés. Bien utile pour prendre le temps de recharger les appareils pendant le récurage de fin de journée.
Après le montage de la tente et la douche, je mange un peu tristement : que des pâtes au menu ce soir, 15 août (ou Alzheimer) oblige. Mais heureusement, en dessert il y a le fameux muffin !

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