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Train: 180 €
Je me lève le plus tard possible. Mon train est à 15h40, et il faut tuer le temps! Je rêvasse donc jusqu'à 10h, puis je prends une douche et prépare mes affaires. Je rends la carte de l'hôtel un peu avant midi, et file au parking récupérer mon vélo.
Me voilà lâché dans Vienne, encombré par le vélo et les bagages... Je pousse mon fardeau jusqu'à la gare, jette un œil sur les trains, et continue de l'autre côté à la recherche d'un coin sympa où me poser.
Je finis par m'installer à la terrasse d'un restaurant au calme pour lire en sirotant quelques cafés. Le temps passe lentement. Il fait un peu moins beau que ces deux derniers jours, mais lourd.
Rien de bien passionnant en ce début de journée. Je vais à la terrasse d'un bar situé plus près de la gare, et je commande d'autres cafés en continuant ma lecture. Un peu avant 15h, je me trouve sur le quai d'où partira le train pour Wels.
Je repère le wagon vélos et monte dedans pour y poser ma monture, mais voilà-t'y pas qu'une espèce de brute au crâne rasé, habillée en costard, monte derrière moi et m'envoie sèchement un « Raus! », sans plus d'explications. Je me retourne en lui disant que je ne comprends pas l'allemand, et il me fait signe de sortir, sans même me regarder. Je finis par comprendre que c'est le type qui s'occupe de charger les vélos, et qu'on n'a pas le droit de le faire nous-même. Je descends donc et j'attends mon tour. Si le principe est bon (ça permet d'empiler/dépiler les vélos en fonction des destinations de chacun), le bonhomme ne l'est pas, et le traitement qu'il fera subir au vélo pour l'accrocher de force tordra un des rayons avant :-(
Bref. Le vélo est dans le train, et moi aussi. Nous avons 2 heures de trajet jusqu'à Wels. Arrivé à Wels, je sors comme un dératé avec les sacoches pour aller récupérer mon destrier. Je fixe les bagages dessus pour aller prendre le second train qui part dans 1 heure. Entre temps, je rencontre un couple en tandem avec deux enfants. Nous vivrons la prochaine aventure ensemble car ils vont eux aussi prendre une correspondance à Munich.
Le second train n'a pas vraiment de wagon vélos. D'ailleurs, il n'y a que 2 wagons! Ne sachant pas combien de temps il restera à l'arrêt, nous nous empressons d'y mettre les vélos et les bagages. Finalement, il restera 10 bonnes minutes à quai...
Nous avons 3 heures de train jusqu'à Munich. Je discute un peu, puis me replonge dans ma lecture. Comme c'était le cas lors du premier contrôle, le contrôleur ne comprend pas grand-chose à mes billets, mais il poinçonne quand même (il faut dire qu'en tout j'en ai 8, dont quelques-uns juste pour le vélo!).
Lorsqu'au bout d'environ 3 heures je vois le couple qui se prépare, je ne réfléchis pas et je les imite. Nous descendons leur tandem, puis leurs bagages. Ensuite je mets mon vélo sur le quai, et remonte pour chercher les sacoches... Soudainement la sonnette retentit et les portes se ferment :-( Le vélo est sur le quai, et moi comme un imbécile dans le train! Seule solution: tirer le système d'alarme. C'est ce que je fais. Miracle! Le train s'arrête, et la porte s'ouvre automatiquement. Sans demander mon reste, je saute et commence à accrocher les bagages au vélo. Le contrôleur arrive et m'engueule en allemand. Je n'y prête même pas attention. Content d'avoir retrouvé mes petits, je vais vérifier sur les panneaux de la gare où se trouve le quai du prochain train pour Paris.
Mais je retrouve le couple au tandem complètement paniqué: nous ne sommes pas à la bonne gare ! Nous courons un peu partout pour trouver une bonne âme qui saura nous indiquer comment reprendre le train qui nous emmènera à bon port. Au bout de 5mn, je finis par avoir les informations nécessaires. Le couple me suis, et nous sautons de justesse dans un métro aérien, toujours encombrés de nos fardeaux.
Je souffle un peu: ma transition est assez longue pour que je ne rate pas le train. Arrivés à la bonne gare, nous descendons. Nous nous disons au revoir en coup de vent car ils n'ont que très peu de temps pour trouver leur quai. Fin de la rencontre.
Plus tranquille à présent, je jette un œil sur les panneaux d'affichage et y vois bien mon train, quai 22. Je vais acheter un sandwich et une bouteille d'eau. Le voyage jusqu'à Paris Est sera long (11h). Je demande à des contrôleurs où se trouvera le wagon à vélos (le 116) pour me positionner, prêt à charger.
Le train arrive avec 20mn de retard. Tout le monde se rue dedans. J'ai beau scruter chaque wagon, je ne vois aucun 116! Je redemande à un contrôleur, et il me fait un signe en direction de l'arrière du train. Les gens ont presque terminé de monter, et je suis toujours à courir pour trouver ce fichu wagon. Mais je ne vois que des 180 quelque chose ou des 150 quelque chose, aucune série susceptible de contenir un 116.
Finalement, je trouve un wagon vélos! Mais le numéro ne correspond pas au mien. Tant pis, je pousse ma bécanne dedans, et y envoie rapidement les sacoches. Alors que je m'étonne du mauvais numéro auprès des gens qui s'y trouvent, l'un d'eux m'apprend que ce wagon part vers Amsterdam. Ouille :-( Le train a plusieurs destinations en fonction des wagons ! Branle-bas de combat, on recommence. Je jette le vélo dehors avec les bagages. Cette fois-ci, plus personne sur le quai -- que moi. J'accroche comme je le peux quelques sacoches au vélo et me mets à courir vers l'avant du train. Le sac fourre-tout tombe par terre mais reste accroché via un tendeur. Il racle le bitume pendant que je cours.
Je regarde la destination de tous les wagons, bien décidé à m'engouffrer dans le premier « Paris Est ». J'en trouve un! Ça n'est pas un wagon vélos, mais qu'importe. Avec l'aide de quelques passagers, je hisse le vélo dedans, ainsi que les bagages. La sonnerie du départ retentit! Mais juste au dernier moment, un contrôleur m'intime l'ordre de redescendre et de mettre ma monture dans le wagon prévu à cet effet... Quel wagon? Celui que je cherche depuis 15mn sans le trouver? Je refuse d'obtempérer, pensant que le train partira sans moi. Il me fait comprendre qu'on m'attendra, et il ouvre la voie. Finalement ce fichu wagon existe bien. C'est juste un 116 perdu au milieu d'une série de 180... Bravo la logique!
Essoufflé et en nage, je dépose tout dans le wagon. Les passagers me regardent, mi-amusés, mi-stressés car j'ai retardé encore un peu plus le départ. Le sac fourre-tout, quant à lui, ne servira plus à rien désormais: il est troué de partout :-(
La nuit sera longue, et les sièges ne sont pas confortables. 11 heures... Il faut être patient! L'arrivée demain devrait se faire vers 9h30.
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